Dossier Air-Guinée et domicile privé : Cellou Dalein Diallo crie à l’acharnement
Cité dans le dossier Air Guinée et sommé de quitter son domicile privé de Dixinn, Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, a brisé le silence ce jeudi 17 février.
Il a animé une conférence de presse pour dénoncer ce qu’il qualifie d’acharnement contre sa personne : « Je puis vous assurer que c’est moins pour défendre un bien, une propriété que pour défendre mon honneur et ma réputation. J’ai travaillé pendant une trentaine d’années pour l’Etat guinéen, à différents postes, dont une dizaine d’années en tant que ministre. Je n’ai jamais été entendu par un officier de police judiciaire ou par un juge pour des faits présumés de corruption ou de détournement de deniers publics. J’ai toujours dit que je suis un homme d’honneur pas un homme d’argent. Pendant cette carrière administrative je me suis fait une réputation d’homme intègre relativement compétent. C’est pourquoi j’ai été appelé au gouvernement en 1996. J’ai essayé, dans l’exercice de mes fonctions, de m’imposer une rigueur exceptionnelle ».
Une maison acquise à près d’un demi-milliard de francs
Concernant l’acquisition de son domicile privé de Dixinn, selon Cellou Dalein Diallo, c’est le Président Lansana Conté qui a proposé de lui vendre la maison. Le ministre de l’Habitat à l’époque a envoyé une équipe pour l’évaluer et lui communiquer le prix. « Le ministre m’a transmis une lettre pour dire que l’évaluation est terminée, l’autorité a ordonné qu’on me la vende. Le coût du terrain dans ce quartier au mètre carré a été appliqué. Maintenant, c’est à moi de voir si je peux voir le président pour qu’il me réduise ou qu’il me le donne. J’ai décidé de l’acheter au prix du marché. Le ministre m’a envoyé une lettre pour me dire de verser le montant de 406 millions de francs guinéens à l’ordre du Patrimoine bâti public. J’ai contracté une dette à la Société générale des banques pour payer ». En conséquence, « Je n’occupe pas un terrain de l’Etat. Le Patrimoine bâti public s’est trompé. C’est une erreur ». Le leader de l’UFDG se concerte avec ses avocats sur la conduite à tenir.
« Je m’étais opposé à la ventre d’Air Guinée »
Sur le dossier Air Guinée, Cellou Dalein Diallo a rappelé que l’ancienne compagnie étatique comprenait trois Boeing. A la mort de Sékou Touré et à l’avènement de Lansana Conté au pouvoir, le nouveau régime a décidé de libéraliser l’économie et donc de privatiser les entreprises publiques. Deux Boeings ont été vendus en 1987 sur recommandation des Institutions de Breton Wood.
Il est resté un Boeing pour les voyages du Président et d’autres services du pays. En l’an 2000, les institutions de Breton Wood sont revenues à la charge pour demander de vendre ce dernier. « Le président Conté m’a appelé, je l’ai trouvé dans son bureau avec Mamadou Sylla. Il a dit : nous avons vendu les deux Boeings à des étrangers. Cette fois nous allons vendre à notre compatriote guinéen. Je me suis tout de suite opposé à la vente d’Air Guinée à Mamadou Sylla devant lui parce que je connais la complexité du transport. Le président a pensé que c’est parce que j’ai des adversités connues avec Mamadou Sylla. Le président a persisté que c’est à Mamadou Sylla que l’avion sera vendu. C’est ainsi que la question a été discutée en conseil des ministres et approuvée. Un décret a été pris pour vendre l’avion ».
Pour le président de l’UFDG, la légitimité des autorités d’alors à céder un bien de l’Etat ne saurait être contestée. Il se demande pourquoi la vente des deux premiers Boeings en 1987 n’a pas été réveillée ou celle des usines et autres biens de l’Etat.
« Est-ce qu’il y a un plan d’harcèlement judiciaire pour éliminer un candidat important ? Pour le moment, je considère qu’il y a un acharnement contre le président de l’UFDG et ses cadres ». Cellou Dalein Diallo dit rester sur ses gardes.
La rédaction avec Le Lynx
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