Scandale sanitaire : Quand les criminels en blouse blanche pillent les fonds publics !
Par Abou Maco
Dans le marécage pestilentiel des scandales financiers qui ébranlent en ce moment la Guinée, le secteur de la santé n’est pas épargné, en termes de gestion des ressources publiques.
Près de 7 milliards de francs guinéens, censés améliorer les conditions de prise en charge des patients, manquent à l'appel et se retrouvent au cœur d’un rapport d’inspection diligenté par le ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, Dr Oumar Diouhé Bah (photo). Ce rapport qui constate ces manquements dans la gestion 2023, bientôt transmis à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) par l'Agent judiciaire de l'État, vise directement les hôpitaux publics.
Des détournements massifs à la Douane et aux Impôts ont déjà été dévoilés, avec des montants faramineux. Mais ici, même 500 francs guinéens volés dans le secteur de la santé sont une ignominie absolue. Ce vol est une trahison des criminels en blouse blanche qui, malgré leur serment de sauver des vies, n'hésitent pas à jouer avec celles des Guinéens. Il s’agit d’un crime prémédité, sans la moindre circonstance atténuante.
L’indignation grandit face à cette situation : à côté des hôpitaux publics délabrés et insalubres, s'érigent des cliniques ultramodernes, propriétés des mêmes médecins qui jonglent entre secteur public et privé. Ces pilleurs de médicaments dépouillent les établissements publics pour garnir leurs cliniques privées, réservées à une élite fortunée, tandis que les masses populaires, abandonnées, se voient refuser les soins les plus basiques dans des hôpitaux comme Donka ou Ignace Deen.
Il est d'un impératif absolu que la justice frappe fort sur ces manquements de près de 7 milliards de francs guinéens, qui ne sont sûrement que la pointe de l'iceberg. Et cela, avant même d'aborder la question des équipements sanitaires de l'État, détournés vers d'autres sphères, avec des montants potentiellement supérieurs aux scandales cumulés de la Douane et des Impôts.
Comme l’a justement déclaré Sidya Touré, président de l’Union des forces républicaines (UFR), il ne suffira pas d’emprisonner ces délinquants en blouse blanche : il faudra également leur faire rendre gorge.
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