Qui a kidnappé Abdoul Sacko du Forum des Forces Sociales de Guinée ?

Par Abou Maco
L'enlèvement d'Abdoul Sacko, figure emblématique de la société civile guinéenne, survenu dès potron-minet le 19 février 2024, soulève des interrogations.
Dans un contexte national marqué par des appels à la paix et à la réconciliation, ainsi que par un environnement international où l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche contribue à la fin de certains régimes tolérant de telles pratiques, il est difficile d'imaginer que les autorités de Conakry puissent être directement impliquées dans une telle affaire. Le CNRD, qui cherche à redorer son image, aurait tout à perdre dans une action aussi brutale et contre-productive. À moins de vouloir se faire hara-kiri, ou, comme on le dit trivialement, être bête !
Cependant, l'hypothèse d'une manœuvre orchestrée par des forces occultes, visant à ternir davantage l'image du régime, ne peut être exclue. Tout comme l'œuvre de certains éléments incontrôlés du pouvoir de Conakry n'est pas non plus à négliger. Surtout que l'activiste de la société civile avait déjà porté "plainte contre X pour menace de disparition forcée", à travers son avocat, maître Almamy Samory Traoré.
Toute piste doit être envisagée avec la plus grande rigueur. Face à cette situation, il appartient aux autorités de Conakry de réagir promptement et avec fermeté. L'enlèvement d'Abdoul Sacko constitue un véritable défi pour l'État, qui se doit de mettre en branle les mêmes moyens que lors de la disparition de l'opérateur économique Alhassane Diallo, dit "Jumeau Tropix". Ce dernier, enlevé le 19 novembre 2024, avait été retrouvé sain et sauf le 3 décembre, soit pratiquement moins de deux semaines après, grâce à la mobilisation exceptionnelle des forces de défense et de sécurité sous la houlette du Général Bachir Diallo, ministre de la Sécurité et de la Protection civile.
Il est urgent et imperatif que le même dispositif de la puissance étatique soit déployé pour localiser et libérer Abdoul Sacko, car cet enlèvement constitue un véritable test de volonté pour le CNRD. Si des éléments incontrôlés de ses rangs étaient impliqués, l'heure serait alors à l'assainissement et à la remise en ordre. Plus que jamais, la crédibilité de l'État guinéen est en jeu, aussi bien auprès de sa population que de la communauté internationale. Loin d'être un simple fait divers, cette affaire reflète l'urgence d'une gouvernance transparente et d'une sécurité garantie pour tous les citoyens.
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