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Liberté de la presse en Guinée : des avancées, mais un défi persistant !

Liberté de la presse en Guinée : des avancées, mais un défi persistant !
0 commentaires, 9 - 3 - 2025, by admin

Par Abou Maco
Lors de son grand oral face aux journalistes, ce mercredi 5 mars 2025, le Premier ministre Amadou Oury Bah s’est félicité des efforts consentis en faveur des médias.
Il a notamment souligné la mise à disposition de maisons de presse à Kankan, Nzérékoré, Labé et Kindia, une initiative impulsée, selon lui, par le président de la République pour offrir aux journalistes un cadre de travail plus propice. Il a également mis en avant « l’implication des journalistes dans des centres de décision de l’État », un progrès qu’il juge incomparable aux années précédentes. Avant d’asséner, comme un argument massue : « Quelqu’un qui n’aime pas la presse aurait cherché à l’étouffer totalement… »
Fort bien ! Merci au CNRD et au gouvernement pour ces avancées tangibles, dont l’extension de la couverture médiatique par les radios rurales. Mais – puisqu’il faut bien un mais – la liberté de la presse ne saurait être célébrée pleinement tant que subsistent des zones d’ombre. À ce titre, Amadou Oury Bah gagnerait à rouvrir le dialogue avec les professionnels des médias, notamment en réactivant cette main tendue de mai 2024, qu’il dit avoir été refusée par la corporation.
Lui, qui connaît bien les rédactions et qui fut longtemps perçu comme un allié du secteur, devrait s’investir personnellement pour négocier avec le CNRD, la Haute Autorité de la Communication (HAC) et le ministère de l’Information et de la Communication la réouverture des grands médias privés fermés. Non seulement cela contribuerait à résorber le chômage des travailleurs de la presse, mais ce serait également un signal fort pour redorer l’image de la Guinée en matière de liberté d’expression. Des compromis restent possibles : encadrement strict des pratiques journalistiques, engagement au respect des principes déontologiques… L’essentiel étant de sortir de cette impasse qui, avouons-le, fait tache sur la gouvernance actuelle.
Enfin, puisqu’il est question de responsabilité gouvernementale vis-à-vis des médias, l’effort ne saurait être complet sans une forte mobilisation pour retrouver Habib Marouane Camara, journaliste disparu depuis près de quatre mois. Son absence prolongée est une plaie ouverte, un enjeu de crédibilité pour l’État, qui doit prouver que la protection des journalistes ne se limite pas aux discours. Car une presse libre, c’est aussi une presse en sécurité.

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