Hommage à Siradiou Diallo : Vingt et un ans après sa disparition

Vingt et un ans se sont écoulés depuis le 14 mars 2004, jour où Siradiou Diallo, figure emblématique du journalisme africain et homme politique guinéen de premier plan, nous quittait.
Cette date anniversaire ravive le souvenir d’un homme dont l’influence a marqué durablement le paysage médiatique et politique de son pays et du continent. Né le 25 août 1936 à Labé, au sein d’une famille princière peule, Siradiou Diallo a forgé son intellect à travers des études supérieures brillantes, d’abord à Dakar puis à Paris, où il obtint un diplôme d’études supérieures en sciences économiques. Cette formation lui ouvrit les portes de prestigieuses institutions françaises, de l’INSEE au ministère des Finances, en passant par le secteur bancaire.
Cependant, l’appel de sa terre natale et la dérive autoritaire du régime de Sékou Touré le poussèrent vers le journalisme. En 1970, il intégra la rédaction de Jeune Afrique, hebdomadaire influent où son talent et sa perspicacité lui permirent de s’imposer rapidement. Ses qualités de diplomate et son réseau étendu firent de lui un confident privilégié des chefs d’État africains, de Léopold Sédar Senghor à Félix Houphouët-Boigny.
Cette même année 1970 fut marquée par un événement tragique qui le poursuivit sa vie durant : le débarquement d’opposants en Guinée, soutenu par des troupes portugaises. Malgré ses dénégations, Siradiou Diallo fut accusé d’avoir participé à cette opération, une accusation qui ne ternit cependant pas son ascension au sein de Jeune Afrique, où il devint rédacteur en chef et vice-président.
Après la mort de Sékou Touré en 1984, Siradiou Diallo revint en Guinée pour s’engager activement en politique. Il fonda son propre parti, l’UNR, qui devint par la suite l’UPR. Homme de dialogue, il œuvra inlassablement pour l’unité et le progrès de son pays.
Quelques jours avant sa disparition, il rencontrait encore ses pairs de l’opposition, témoignant de son engagement constant. Son décès à Paris, le 14 mars 2004, laissa un vide immense. Son confrère de Jeune Afrique, Elimane Fall, salua sa mémoire en ces termes : « La lampe ‘Siradj’ en arabe s’est définitivement éteinte. »
Siradiou Diallo repose à Labé, où des milliers de personnes vinrent lui rendre un dernier hommage. Vingt et un ans après sa disparition, son héritage perdure. Il reste un symbole de l’intégrité, du courage et de l’engagement au service de l’information et de la démocratie en Guinée et en Afrique. Sa mémoire continue d’inspirer les générations actuelles et futures.
Mamoudou
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