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La Guinée-Cona-cris s’encrasse ! ( Benn Pepito )

La Guinée-Cona-cris s’encrasse ! ( Benn Pepito )
0 commentaires, 15 - 1 - 2024, by admin

Par Benn Pepito
Mais en dépit de tout ce qui crève les yeux en Guinée-Cona-cris, les aigrefins ou « Kaboudous » et autres lèche- culs se démènent comme un diable dans un bénitier pour faire accroire que tout est rose dans le bled et défendre dans la foulée leur bout de gras. « Kono, Mo nananali sirroo mbé Thié bbmé… ».
On crie la réalité actuelle du pays sur les toits diplomatiques. Goûtez au ras-le- bol de Ulrich Meier-Tesch, ambassadeur d’Allemagne en Guinée : « Dès que je suis en dehors de l’ambassade, je ne peux plus communiquer par mail, par WhatsApp. C’est quelque chose qui gêne beaucoup dans le travail. J’ai quatre sur sept collègues qui roulent à l’essence, ils ont fait le mauvais choix. Une déjà doit arrêter de venir à l’ambassade, elle doit travailler à la maison parce que son réservoir est à plat. Si ça continue encore dans les deux prochaines semaines, ça risque de carrément arrêter le travail à l’ambassade. »
Le diplomate allemand poursuit en enfonçant le clou : « Notre premier souci, c’est la situation de la liberté de la presse, la liberté des citoyens de s’informer. Ça s’est beaucoup endommagé. Ça donne une très mauvaise image à la Guinée. Les organisations internationales informent les gouvernements du monde entier, ça nuit beaucoup à l’image de la Guinée. Je suis l’un des ambassadeurs les plus anciens ici. J’ai vécu les restrictions fin 2019 début 2020 sous Alpha Condé. Malheureusement, je dois constater que la situation est pire bien que le gouvernement de transition était venu avec la position d’améliorer la situation. Dans le domaine de la liberté d’expression, ce que le gouvernement a décidé va plus loin que ce qu’Alpha n’a jamais décidé. Personnellement, je trouve ça dommage. »
De mémoire, les ambassadeurs allemands venus à Cona-cris ne sont pas démagogues. De véritables sentinelles de la démocratie. Tout est clair et net dans les ressentis de Ulrich Meier-Tesch qui, sur la situation actuelle de la Guinée-Conakry, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Brutus Doumbouya et sa bande ont fait un flop. C’est la merde en Guinée.
Et Marc Fonbaustier, ambassadeur de la France à Cona-cris fait le même constat : « Ça fait 4 ans que je suis ici, je n’ai jamais vu une période pareille. J’espère que la sagesse et le discernement l’emporteront, que l’esprit d’ouverture qui est celui de la transition prévaudra en toutes circonstances et que nous luttons ensemble. C’est mon souhait le plus grand comme président du COMEX, continuer de réunir nos forces pour le bien des populations de la Guinée pour que le destin de la Guinée s’accomplisse vers l’émergence. »
En peu de mots insignes, Marc Fonbaustier dit là, à l’occasion de ses vœux à la Guinée, ce qu’il faut entendre pour que le bled sorte de l’ornière. En fait Marc Fonbaustier sert là de « répond-bouche », en empruntant l’expression à Amadou Hampâté Bâ, à tous les Guinéens soucieux de voir enfin leur pays prendre place dans le concert des nations développées et policées.
Marc Fonbaustier le dit sans ambages : il n’a jamais vu une période pareille dans le patelin depuis quatre ans qu’il séjourne dans le pays. Seulement, les populations guinéennes, quant à elles, vivent cela à répétition depuis 1958.
De 1958 à 1984, André Lewin, le diplomate français témoin oculaire de l’histoire du pays à cette période sombre, avait vu les Guinéens, malmenés par l’indigence et la Révolution, endurer privations, traumatismes, ostracisme, ethnocentrisme, persécutions, inquisitions, arrestations arbitraires, emprisonnements extrajudiciaires, liquidations physiques, pendaisons publiques, abus de pouvoir. Pour lors, André Lewin, n’avait pas osé dire un mot à l’encontre de la brutalité du régime sékoutouréen avant la mort du tyran.
Les diplomates français qui se sont succédé à Cona-crimes de 1984 à septembre 2020, ont toujours eu un langage cryptique et hermétique. Là, Marc Fonbaustier sort des sentiers battus pour dire le fond de sa pensée sans cachotterie. C’est courageux. D’autant plus courageux qu’en peu de mots, il laisse entendre ce qu’il faut pour tourner la page en Guinée : de la « sagesse », du « discernement », de l’ouverture d’esprit. C’est ce qu’il faut « pour que le destin de la Guinée s’accomplisse vers l’émergence » à la grande satisfaction et au grand bonheur des populations guinéennes.
L’on a besoin de sagesse, de discernement, et d’ouverture d’esprit pour tirer la Guinée du gouffre où l’ont précipitée les autorités. Et si le bled est dans une période pareille c’est parce qu’elles ont toujours manqué et manquent encore aujourd’hui de sagesse, de discernement, d’ouverture d’esprit. Dans notre pays, l’incompétence soutenue par le favoritisme prime l’habilité, la capacité, le savoir.
Et dans sa dernière sortie Madifing Diané, qui a été successivement directeur de service de sécurité de la présidence de Sékou Touré, ministre de l’intérieur et ambassadeur de la Guinée au Sénégal pendant le régime du général Lansana Conté, ministre de la sécurité et de la protection civile et gouverneur de Labé sous la dictature de Goby Condé, fait un éclat tout en donnant une grille de lecture sur les détenteurs de pouvoir discrétionnaire dans les régimes autoritaires qui se sont relayés dans le patelin : « J’ai vu un ingrat : Alpha Condé. J’ai vu un égoïste, quelqu’un qui ne pense qu’à lui. Je lui ai donné le meilleur de moi. Tout le peuple de Guinée connaît ça. Ça c’est indiscutable. Je lui ai dit quand on s’est séparés, quand il m’a invité pour me dire qu’il me libère. Je peux vous parler ? Il a dit : « Oui ! » J’ai dit : « Monsieur le président, jusqu’à moi, il n’y a pas de traître dans ma famille, je prie Dieu qu’il n’y en ait pas dans ma descendance. Je vous prie pour l’amour de Dieu, j’ai un âge respectable, dites-moi ce que j’ai gâté, j’ai encore du temps pour me corriger ?! » Il a dit : « Tu n’as rien gâté. » J’ai dit : « Je n’ai rien gâté, pourquoi vous me renvoyez ? » Je lui ai dit : « Vous m’avez renvoyé, alors je vais m’asseoir et vous regarder partir, je ne lèverai pas le doigt. »
Pfft ! Le pittoresque dans ces propos au ras des pâquerettes c’est d’une part le niveau de langue au regard du parcours de cet individu de bas étage d’autre part la conception qu’on se fait du pouvoir en Guinée. Fourrageons dans ses dires boiteux sans pour autant chercher à le mettre en boîte. Il allègue avoir donné « le meilleur » de lui-même à Goby Condé. Et il prend à témoin le peuple de Guinée. Le peuple lui donne entièrement raison.
C’est un fait culturel en Guinée si on est du côté du manche de donner le meilleur de soi-même, de montrer sa soumission et sa servilité à la personne du despote au trône au prix de mille crimes à commettre. Quoi de plus facile pour un délateur, un menteur, une fripouille, un foutriquet, un gougnafier que de donner le meilleur de lui-même dans un régime totalitaire ?
Madifing Diané, au regard reptilien, n’a jamais failli à cette pratique cultuelle. Peut-être que jusqu’à lui il n’y a pas de traître dans sa famille, mais Dieu sait qu’il est tout sauf un saint, un homme à la conscience tranquille, qui n’a fliqué personne, mouchardé personne, dénoncé et envoyé personne au camp Boiro ou au camp Kindia.
A trop se fier à la physiognomonie et à la caractérologie, l’on dira que les traits de caractère comme le mouchardage, la délation, la méchanceté gratuite, la haine de l’autre qui prime sur vous à tout point de vue, l’égoïsme et l’égotisme rejaillissent immanquablement dans votre descendance par atavisme.
l’instigation de Madifing Diané, gouverneur de Labé, l’armée guinéenne a mitraillé et tué des manifestants dans cette ville. En début d’après-midi, les tireurs d’élite de l’armée mitraillent Alpha Oumar Diallo, chauffeur âgé de vingt-cinq ans, et El hadj Mamadou Kossa Kanté. Ils abattent comme des lapins deux autres jeunes, Alpha Ousmane Barry et Mamadou Diallo. La dépouille mortelle de celui-ci est déposée au domicile du grand imam de Labé.
Fous de rage, les militaires abattent l’ambulancier de l’hôpital régional, Al Djouma Diallo, venu alors récupérer la dépouille mortelle de Mamadou Dian Diallo, et les flics saupoudrent de gaz lacrymogène le domicile du grand Imam de Labé. Ils blessent grièvement une jeune fille de treize ans. Transportée d’urgence à l’hôpital régional de Labé, son pronostic vital est engagé.
Les malades et le personnel soignant de l’hôpital régional de Labé s’ensauvent en décampant des lieux et se mettent à l’abri des balles sifflantes de l’armée guinéenne. Dans ce sauve qui peut, la sexagénaire Hadja Diaraye Diallo est morte quelques heures seulement après que sa famille l’a sortie précipitamment de l’hôpital régional pour la ramener à la maison. Et dans sa conférence de presse, le gouverneur de Labé, Madifing Diané, indique, sans une once de remord et d’une voix pète-sec, sa pleine responsabilité dans la mort brutale de ces jeunes gens : « J’endosse l’entière responsabilité des ordres donnés à mes unités de défense et de sécurité dans le cadre légal de leur mission… »
L’équivoque n’est pas permise : c’est le pète-sec lui-même, le gouverneur Madifing Diané, dépositaire de l’autorité publique, qui a ordonné aux tueurs de l’armée guinéenne d’abattre les manifestants, de les traquer, de ratisser tous les quartiers de Labé avec des armes de guerre. Ils ont exécuté l’ordre de ce fat gouverneur et semé la panique dans la cité.
Le castrateur, Madifing Diané, n’a pas vu le temps passé en dépit de son « âge respectable ». Quelle respectabilité du reste pour un castrateur qui se vautre dans la méchanceté et qui sème la mort et la désolation partout où on lui accorde une parcelle de pouvoir discrétionnaire ?
Tout pète-sec a une vision frelatée du pouvoir et ne trouve son compte que dans les régimes autoritaires. C’est une dangereuse taupe dans un Etat policier ; mais ce sera un piètre individu dans un Etat de droit et démocratique où la compétence, le bagage intellectuel, le savoir et la capacité sont des critères de sélection à un poste de responsabilité.
Le fait que Goby Condé a eu l’outrecuidance de dégommer Madifing Diané de son strapontin de ministre de la sécurité et de la protection civile a détraqué l’esprit de celui-ci. Vous savez ! C’est toujours une question d’honneur et de dignité pour des ostrogoths de cette espèce qui ressentent comme un déshonneur, un affront quand ils dégringolent de leur poste de responsabilité. Surtout que Madifing Diané, lui, faisait le sale boulot qui lui était confié : terroriser les manifestants de l’opposition, endeuiller leurs familles par des violences policières et la barbarie,
faire régner une chape de plomb dans les quartiers dits acquis à la cause de l’opposition. Et ce sont les populations de Labé qui ont fait les frais de son ressentiment lorsque Gobykhamé a éprouvé l’intérêt politique de le reclasser, gouverneur à Labé. Et l’impétrant de faire du zèle dans cette capitale régionale : inexorable, droit dans ses bottes, considérant les opposants comme des saboteurs, des traîtres à abattre.
Drapé de son titre superfétatoire de Elhadj Madifing Diané est un mauvais diable qui se vautre dans le mal. Demain, demain ! On le ramènera à la tête du ministère de la sécurité, qu’il broiera tout opposant qui descendrait dans la rue. Rempli de gloriole, il se fait sûrement à l’idée qu’il est un phénix dans son domaine, le flicage ; et il se refuse de considérer que tout pouvoir, ici-bas, est de l’usufruit. Vanité des vanités, tout est vanité, dit l’Ecclésiaste. Ce n’est pas parce que vous êtes le meilleur d’entre tous les Guinéens qu’on vous parachute à un poste de pouvoir discrétionnaire. Doncou ! Ce poste n’est pas votre propriété personnelle, il n’appartient pas à votre père ou à votre ethnie.
Par complaisance, on vous bombarde ministre, attendez-vous d’être renvoyé très gentiment ou de vous mettre dehors par les deux épaules. C’est indigne de pleurnicher sur votre sort parce que tout simplement la main qui vous donnait à manger décidait subitement, non pas de vous ôter le pain de la bouche, mais de vous réorienter à un autre poste toujours juteux où vous avez continué de vivre comme un coq en pâte.
Tout ce que tu racontes sur Goby Condé est vrai. Mais pourquoi tu as continué à manger dans sa main ? Pourquoi ?
As-tu manqué de dignité et de grandeur d’âme ?
L’aigri a promis d’écrire ses mémoires. Alors, on attend impatiemment de lire ses aveux sur les crimes de sang commis et ses frasques dans l’exercice de ses fonctions. Il a vu et fait beaucoup de chose certes.
Mais aura-t-il le courage de tout dire en âme et conscience et de révéler tous les secrets ?
Jusqu’à lui pas de traître dans sa famille.
Mais ?
Mais quoi ?
Merde ! Il n’y a pas de mais qui tienne ici. Ta gueleuuuuuuuuuuuu ! Ferme ta gueule ! Ne dis pas ça, ici ! Mais euh ! Ferme-la ! Le pète-sec a un âge respectable après tout ce qu’il a fait de mal. Et puis il est El hadj. Pas genre bondieusard fantaisiste. Il faut le craindre. Y Simbon Diané !
Néron Condé a appris à ses dépens que Simbon Diané ne joue pas les cassandres. L’aigri était bel et bien informé du coup de couteau dans le dos que Brutus Doumbouya s’apprêtait à donner à Néron Condé, le samedi 4 septembre 2021. Et Simbon Diané ne s’était pas foulé le tempérament pour parler dans l’oreille de Néron Condé parce que s’étant juré de ne pas lever le petit doigt. Alors il s’est résolu de regarder en direct la capture de Néron Condé par les forces brutales de Brutus Doumbouya.
Est-ce que Brutus Doumbouya est un traître ou un patriote ?
La question est posée à Simbon Diané et au RPG. Que ceux qui ont des traîtres dans leur famille lèvent la main ! Hé ! toi là ! Toi qui tournes la tête de gauche à droit et de droite à gauche. Oui, toi-même ! Lève la main : à se fier à ta mine de chacal, on dirait qu’il y a un traître dans ta famille. On ne proteste pas. Tu es coupable de par ta filiation et on va t’appliquer la justice médiévale. Un point… c’est lunaire !
Que ceux qui n’ont pas de traîtres dans leur famille baissent la main ! Et voilà Mborré qui lève la main ! Doncou il y a un traître dans ta famille !… Là devant les dignitaires de la Révolution, Mborré est comme un lapin pris dans les phares de la complotite : « Non ! Je voulais baisser la main mais j’ai levé la main. « A minikhi nainna ! » Ça m’a échappé ! Je demande pardon au Stratège de la Révolution. Ça m’a échappé ! Pardonnez-moi ! Là, je baisse mes deux mains jusqu’à terre. D’ailleurs à partir de maintenant, je marcherai par les mains… »
Les traîtres, au poteau !

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