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Soulay Thiâ’nguel monte le bourrichon à Brutus Doumbouya ! ( Benn Pepito)

Soulay Thiâ’nguel monte le bourrichon à Brutus Doumbouya ! ( Benn Pepito)
0 commentaires, 29 - 1 - 2024, by admin

Par Benn Pepito
Le triumvirat, Oussou Kouthioun de Gaoual, Soulay Thiâ’nguel du ministère de l’information et de la communication et le Bout Bas de ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine), a trouvé son chemin de Damas.
En se mettant du côté du manche, le triumvirat, transfuge de l’UFDG, est à fond dans la défense du pouvoir autoritaire de Brutus Doumbouya, le tombeur de Néron Condé, qui a pris goût de trôner. Si ce n’est pas Oussou Kouthioun de Gaoual qui fait des mistoufles à la Petite Cellule Diallo de l’UFDG, c’est le Bout Bas de ANRU qui s’agite dans des billevesées pour se donner bonne conscience d’écumer la marmite ou alors c’est Soulay Thiâ’nguel, qu’on a vu aller à la soupe en plein jour, qui monte au créneau pour rompre la cervelle aux contempteurs de Brutus Doumbouya et de sa bande. Ils s’intitulent les « répond-bouche » de Brutus Doumbouya et se relaient dans l’occupation de l’espace des réseaux sociaux, les plus visités par les internautes guinéens.
Alors revisitons « Le colosse, encore plus gaillard que jamais ! »… C’est l’affaire de galonnage appliqué à la tenue de Brutus Doumbouya qu’on monte en épingle. Et sous la plume de Soulay Thiâ’nguel, c’est ébouriffant voire inquiétant. Et ça oblige à porter la contradiction ici et maintenant parce qu’on est à la croisée des chemins. Ou bien on s’abrutit et on reste imbécile face à cette nouvelle dictature ou bien on réplique à Thiâ’nguel qui, dans son propos et mine de rien, pave la voie à une continuation du commandement dans le bled par Brutus Doumbouya. Que Brutus Doumbouya grenouille et qu’il se fasse galonner, ça casse pas trois pattes à un canard !
Quoi bon d’en faire un événement inédit et de dire de lui ce qu’il n’est pas du tout ?
Quoi de plus facile pour un dictateur de se pourvoir les plus grands mérites et tous les honneurs suprêmes dans son pays ?
On a vu le général Lansana Conté se faire couronner docteur honoris causa d’une des plus grandes universités américaines. Argh !
Qu’est-ce que ça peut te foutre, toi, chômeur, jeune désœuvré, retraité, invalide, gagne-misère qui vit dans un pays où il n’y a pas d’eau potable, pas d’électricité, pas d’internet, où le prix du déplacement dans les « magbana » ou les taxis te coûtent la peau des fesses, et où ton avenir est compromis à cause de la concussion, de la mal gouvernance, des détournements de deniers publics, de l’insécurité, de l’impunité des crimes que commettent les forces de sécurité, de voir ce colosse ou plutôt ce cyborg passer de colonel à général ?
L’échauffement des turlupins qui perdent pied à encenser Brutus Doumbouya, c’est parce qu’ils défendent leur bout de gras. Souley Thiâ’nguel sort la grosse artillerie pour magnifier « Le Parrain », sobriquet qu’il donne à Brutus Doumbouya ; il se fourvoie dans des jeux de mots insipides et des comparaisons inconsidérées. L’incipit de sa parlote commence par : « L’acte n’est pas anodin. Alors, il mérite d’être souligné, surligné, colorié.Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas anodin, pardi ! Toto lui-même le comprend. Toto a certes la bouche ouverte et la truffe au vent, Toto, mais Toto, il a bien saisi la portée et la singularité de l’acte décrété. Parce que ce type de résolution, ce n’est pas tous les jours que ça pointe du museau dans l’espace public guinéen. Alors, il mérite d’être souligné, surligné, mis en gras. C’est comme bâtir une baraque. Brique après brique. (…) »
Thiâ’nguel ?
De quoi parle-tu ?
A supposer que Toto soit un chinois ou un vrai diaspourri complètement déconnecté de l’actualité guinéenne, Toto ne comprendrait pas de quoi il est question dans cet incipit. Il lui faut une bonne dose de souffle dans les poumons et sprinter sur plusieurs phrases avant de se faire une idée du sujet en question : « Le Groupement des Forces Spéciales, c’est Mamadi Doumbouya. Les deux lignes de destin se confondent. Le Général a fabriqué le groupe. Chair après chair, vertèbre après vertèbre, goutte de sang après goutte de sang et en cela il a insufflé une étoile d’âme, comme dirait l’autre. Il l’a mis au monde, pour que le monde tienne. »
C’est complètement lunaire ! Soulay Thiâ’nguel monte le bourrichon à Brutus Doumbouya. C’est comme ça qu’on fabrique des dictateurs dans le bled !… Brutus Doumbouya dit Le Parrain, qui signifie aussi « Chef d’un groupe illégal », est un phénix voire un dieu sous la plume de Thiâ’nguel qui cherche à embéguiner les Guinéens.
Détricotons tout ça pour déjouer les plans du triumvirat qui visent insidieusement à légitimer Le Parrain aux commandes du pays. En fait le but de la mise sur pied du Groupement des Forces Spéciale était de permettre la perpétuation de Néron Condé au palais Gokhi Fokhè qui, n’ayant pas les yeux en face des trous, confie le commandement de son affaire à Brutus Doumbouya.
Tête de gondole du GFS, l’on se souvient des critiques acerbes de Brutus Doumbouya devant les officiers militaires français à Cona-cris, avant le 5 septembre 2021, réclamant de vraies armes pour ses hommes à l’entrainement. Des observateurs, ayant le nez creux, avaient vite compris que Brutus
Doumbouya avait une idée derrière la tête. Il avait pateliné son recruteur, honoré le travail de persécution des opposants que celui-ci lui avait confié. Beaucoup de jeunes manifestants avaient été massacrés à Cona-crimes par les tueurs à gage du GFS. Ils sont une centaine d’adolescents enterrés aux cimetières de Bambeto.
Ce rappel macabre laisse bien entendre que c’est pendant le commandement du Parrain à la tête du GFS qu’on a enregistré beaucoup de massacres de manifestants politiques au cours de la dictature de Néron Condé. C’est indélébile. Adonc le fait, aujourd’hui, qu’il cède le commandement du GFS à un acolyte ne le détache pas pour autant des crimes commis par son Groupement.
Disons que le fait d’avoir réussi à dégommer Néron Condé du palais Gokhi Fokhè place Brutus Doumbouya sur les deux sommets du triangle dramatique de Karpman. L’on dira alors qu’il est persécuteur-sauveur de son avènement à la tête du GFS au 5 septembre 2021; et sauveur-persécuteur du 5 septembre 2021 à aujourd’hui.
Quel est le topo de Brutus Doumbouya, aujourd’hui ?
C’est entre les lignes de ces propos de Soulay Thiâ’nguel qui semble se foutre de votre intelligence en vous prenant pour des demeurés : « En restant à la tête de cette unité d’élite jusqu’à ce jour, il a fait ce qu’on attend des grands leaders : construire une œuvre qui résiste au temps ; préparer et transmettre à un héritier qui sera capable lui aussi de laisser la place à un autre le moment venu légitimement et également, afin de perpétuer le sang. Et les rêves. Et les visions. Et les convictions. C’est cela un grand leader. Celui qui se cramponne à la maison, même celle que lui-même a bâti, n’en est pas un. »
Le Parrain, qui se pousse du col, est décidé à garder le trône pour lui, pour sa femme, et pour leurs rejetons. Et pour assurer ses arrières, il place un de ses acolytes à la tête du GFS ; costumé, sans cravate, le crâne rasé, la bouche couronnée de poils touffus, et sans les lunettes noires qui lui donne l’air d’un vrai Parrain, il va consulter Paul Kagame à Kigali pour recueillir des conseils sur comment conserver un pouvoir qu’on a entre les mains. Et le voilà qui se projette dans un lointain futur pour parler avec Paul Kagame d’un « positionnement d’une Afrique souveraine, autodéterminée et influente sur la scène internationale. »
Ça prendra combien d’années pour arriver à cela ?
Ça nous coûtera combien d’années de pouvoir de Brutus Doumbouya ?
Hey Ko An ! On ne boit pas par les narines.
Le Parrain n’est pas dans la disposition d’esprit de quitter le pouvoir à la fin de la transition de façon sincère et loyale. Par conséquent, on prépare les esprits à cela. D’où le travail de sape du triumvirat. Kono noon Manga yata didéré !… Entendez qu’on ne se laissera pas couillonner, qu’on ne se laissera pas faire !…
Regardez l’état de délabrement de la Guinée-Cona-cris ! Regardez la pouillerie du pays ! Regardez la misère qui s’étale partout dans le bled ! Regardez le désœuvrement et la clochardisation de la jeunesse qui ne sait plus où donner de la tête !
Ecoutez ces élèves et étudiants qui se demandent pourquoi s’embarrasser de diplômes scolaires et universitaires à la noix ! Pouah ! Regardez ces petites filles qui tapinent pour se nourrir et rapporter quelque chose à leurs familles qui passent deux jours sans faire bouillir la marmite !
Et au même moment, l’on nous parle du sacre de Dansa Kourouma, le gérant du Conseil National de la Transition, du « prix international pour l’humanitaire » décroché dans la ville de Bhubaneswar en Inde. Didon ! le Guinéen narcissique aime le faste, l’apparat, la flagornerie, la fanfaronnade, la pantalonnade, le bling-bling, être sous le feu des projecteurs. Franchement, franchement !
Quelle action insigne ce type a fait en Guinée pour mériter une telle distinction si ce n’est que l’Inde s’intéresse aux ressources naturelles de notre pays ?
C’est ça aussi la Guinée-Cona-cris ! On est porté sur le côté clinquant des choses dans le pays, terreau des opportunistes, des nombrilistes, des présomptueux, des jeunes loups, des intrigants, des salopards, des passionnés du pouvoir, des dictateurs.
La Guinée-Cona-cris est sous la férule du Parrain qui manœuvre le pays comme un pied. Donc, libre à lui de s’élever avec faste, dans les prochains jours, au grade de maréchal comme Mobutu Sese Seko ou au couronnement d’empereur comme Jean-Bedel Bokassa. Seulement ça a un coût que de sortir les tam-tams pour festoyer à l’honneur du nouveau gradé, pour chanter Brutus Doumbouya, pour danser Le Parrain !
Toutes activités cessantes, on a mobilisé des énergies pour honorer le général Brutus Doumbouya ? On a sorti combien d’argent à la banque centrale pour ça ?
Cet argent ne pouvait-il pas servir à acheter une table banc pour l’élève de Bankon dans Mandiana, de Moribaya dans Kankan, de Koyin dans Tougue, de Gadha-Woundou dans Télimélé, de Péla dans Yomou, de Kobéla dans Macenta, de Yalenzou dans N’Zérékoré, de Bintimodiya dans Boffa, de Wanindara dans Cona-cris ?
Cet argent ne pouvait-il pas servir à hospitaliser ce malade à l’hôpital Ignace Deen ou à l’hôpital Donka ou à lui acheter des médicaments ?
Mais, non ! on fait tout pour distraire les esprits, détourner l’attention des Guinéens de l’essentiel : la fin de la transition et le retour des militaires dans les casernes. C’est l’organisation d’une élection présidentielle libre, inclusive, transparente, démocratique en vue de remettre l’église au milieu du village qui nous importe. Qu’on rende la liberté de la parole aux Guinéens ! Que le Parrain réactionne internet dans le patelin ! Qu’il libère les prisonniers d’opinion et les journalistes dont le crime est d’appeler à manifester contre les persécutions de la presse indépendante et la coupure d’internet dans le pays.
L’on sait que la lecture, ce n’est pas sa tasse de thé. Peut-être que les groupies qui s’exercent dans le palais Gokhi Fokhè aideront sûrement le maître de céans à méditer ces dires de Aguibou Tall, roi de Bandiagara d’alors, qu’ils peuvent retrouver dans « Amkoullel, L’enfant peul » : « Je sais une chose, et vous aussi, sachez-le : au pays où les audiences se donnent à l’ombre des grands arbres, le roi qui coupe les branches tiendra ses assises en plein soleil. Tuer un être sans défense est facile ; mais c’est l’art du bourreau. L’art royal consiste à laisser vivre et à faire prospérer, et ce n’est pas toujours un art aisé. »
Ce propos de Aguibou Tall pour dire qu’il ne sert à rien de chercher des poux dans la tête des journalistes et des porteurs d’opinions, de les étouffer, de les intimider, de les persécuter, de les embastiller. Couper internet et museler les réseaux sociaux pour contraindre tous les Guinéens à agréer l’autoritarisme du Parrain est de l’onguent miton-mitaine. C’est du « foufafou » pour parler dans la langue du terroir. Du reste on joue avec le feu en coupant internet aux journalistes, aux élèves et étudiants dans le bled...

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