François Faya du PEDN : " si la présidentielle de 2015 n'a pas lieu dans les délais prévus par la constution, nous chasserons Alpha Condé comme Morsy en Egypte"
Faya François Bounono est le porte-parole du Parti de l' Espoir et du développement National - PEDN) de l'ancien premier ministre du gouvernement de large consensus, Lansana Kouyaté. Dans une interview exclusive qu'il nous a accordée, Faya François pose son regard sur l'actualité guinéenne. Du retrait de l'opposition au parlement à l'épineuse affaire du Simandou, en passant par la fièvre Ebola, Faya François décrypte l'actualité, tirant à boulets rouges sur le président Alpha Condé. C'est parti NG : L'opposition parlementaire vient de se retirer de l'assemblée, comment appréciez vous cette démarche? Faya François : Je ne peux commenter de façon particulière cette décision étant donné que nous sommes dans une logique d’obtenir l’application correcte des accords du 3 Juillet. Nous sollicitons aujourd’hui la tenue des élections communales à temps et avant 2015 ; nous sollicitons le recrutement d’un nouvel opérateur technique dans les conditions les plus inclusives, transparentes, et suivant les dispositions de l’esprit de l’accord signé entre les parties. NG : Peut-on dire que vous avez eu finalement raison de ne pas y siéger dès aux départ? Faya François : la décision du PEDN n’était pas de chercher une raison ou un tort sur l’opposition. Nous avons pris la décision de ne pas siéger pour des raisons que nous avons déjà largement expliquées, à savoir : la mascarade électorale du 28 septembre 2013 qui illégitimait ce parlement, la prise en compte de l’opinion de nos militants, la déclaration de l’opposition républicaine rejetant fermement les résultats de cette mascarade, etc… Nous assumons cette décision prise de façon la plus républicaine. NG : ces dernières semaines, le président Alpha Condé se félicite de l'accord obtenu avec Rio-Tinto. Accord que d'aucuns qualifient de "deal". Comment appréciez-vous cet accord? Faya François : des choses sont tout d’abord à préciser à l’opinion : 1 – Simandou reste et demeure une réalité économique de la Guinée connue depuis les première recherches géologiques, et même les enfants de l’école primaire connaissent que Simandou est d’une grande importance pour la Guinée ; 2 -Rio Tinto à été introduit en Guinée depuis 1997, ce qui n’est le fait de ce régime ; 3 – c’est Alpha Condé qui a fait rater à la Guinée le début de l’exploitation initialement prévue pour 2015, à cause de son inintelligence en demandant un actionnariat de 51% dans les infrastructures alors que l’équivalent dépassait même notre PIB. Au-delà de ces précisions je crois qu’il ne faut pas perdre de vue la disparité entre les opinions avancées par les dirigeants de RIO et celles du gouvernement, d’un côté le ministre YANSANE vous parle d’un début d’exploitation en 2018 ce que RIO n’a pas encore confirmé, en tout je l’ai pas entendu de leur bouche, d’ailleurs Mr SAM reste prudent sur ces propos car vous constaté le terme « Patience » régulièrement dans sa bouche. Ce qui est d’autant plus logique car ne perdons pas de vue sur le fait que nous ne disposons pas encore d’une étude de faisabilité sur table, d’un plan bancable réalisé. Est-ce les 20 milliards, nous savons ou çà se trouve ? D’où çà viendra ? etc…. Toutes les études menées autour de l’exploitation des blocs 3 et 4 évaluaent le projet à 17 milliards et aujourd’hui on nous parle de 20 milliards. Pourquoi cette surévaluation ? je suis au regret d’observer que sur les 0,5% du CA prévu dans le code minier pour la localité, l’accord ne prévoit que 0.25%. Mon deuxième regret c’est la cacophonie créée par Alpha Condé sur les blocs 1 et 2, car avec cet imbroglio judiciaire internationalisé, convenez bien avec moi que ces sites deviennent désormais des actifs risqués pour tout investisseur, alors je m’en doute fort que la Guinée puisse trouver des preneurs et aux conditions profitables pour la Guinée. Mon 3eme regret est qu’avec l’ampleur de l’exploitation des blocs 3 et 4, je trouve que les estimations de 40 mille emplois à créer sont insignifiantes quand on compare les chiffres avec d’autres sociétés sur le continent. J’ai suivi Ousmane KABA sur une radio qui glanait les estimations de la valeur ajoutée que le projet va générer en allant sur la base de 76 dollars la tonne. Sur cela je m’en doute fort que le gouvernement tombe dans une euphorie sans tenir compte des minimas de prix sur le marché international. NG : Récemment, Siguiri a enregistré des violences entre militants du RPG avec plusieurs dégâts. Quel jugement portez-vous sur ces événements? Faya François : La vérité est que les citoyens guinéens de façon générale en ont marre des mensonges et promesses électorales non tenues par le président de la république. La misère étant donc à un niveau inacceptable, il est tout à fait évident qu’on échappe pas à de telles désobéissances civiles dans plusieurs préfectures, car ce que les gens ignorent, c’est que même le gouverneur de KANKAN avait été chassé et interdit d’investir le maire élu. Je félicité et encourage les braves jeunes et femmes de SIGUIRI qui ont compris que ce n’est pas le mensonge du RPG qui trouvera solution à leurs problèmes. NG : La fièvre Ebola continue a tuer des guinéens malgré que le président Condé ait annoncé en début mai, à Genève que l'épidémie est éradiquée en Guinée. Est-ce que le pouvoir a manqué de responsabilité en minimisant l'épidémie? Faya Fraçois: Vous savez ce qui est dommage, c’est qu’il a internationalisé cette habitude de mensonge éternel. C’est une irresponsabilité extrême de voir les Guinéens mourir tous les jours d’une maladie et se faire plaire sur des tribunes pour voiler les réalités internes de ton pays que tu diriges. Je profite de cette occasion pour présenter mes condoléances au peuple de Guinée pour tout ce qui sont morts à la suite de cette épidémie et au nom du PEDN, j’invite tous mes compatriotes à l’observation des règles d’hygiène. Et je pense que lorsque cette épidémie prendra fin, il n’est pas exclu que des plaintes soient déposées contre le régime pour crime contre l’humanité, le serment prêté par Alpha était de protéger les guinéens et leurs biens. Mais je rappelle que Ebola a été signalé depuis Novembre 2013, ce n’est qu’en mars 2014 qu’on a vu les autorités s’agiter dans l’irresponsabilité, la complicité et l’incapacité de contenir le mal. NG : quels sont vos rapports actuels vos paires de l’opposition? Faya François : nous sommes de l’opposition, nous travaillons à l’interne et nous collaborons très bien avec nos paires. NG : Comment se porte, sur le terrain, votre parti, le PEDN ? Faya François : le parti se porte bien, nous avons fait le diagnostic au lendemain des législatives, nous avons élaboré un dictionnaire de recommandations et nous sommes actuellement sur l’application de cette feuille de route en prélude des communales de 2014 et les présidentielles de 2015. NG: Jean Marie Doré avait déclaré récemment que votre leader, Lansana Kouyaté, fait la belle vie des dans hôtels de luxe à Paris alors que le PEDN est confronté à une vague de démissions. Qu'en dites-vous ? Faya François : Nous sommes fiers du séjour du président à l’extérieur car il est en mission du parti aussi. Qu’il passe la nuit dans les suites les plus chères au monde, c’est normal, c’est son argent à lui ; je ne suis pas surpris que Jean Marie s’agite, je tient compte du fait qu’il n’a pas cette possibilité, il est dépassé des événements et de la vie moderne. S’agissant des démissions, posez la question à Jean Marie, où est Kory KONDIANO, car ce dernier était de son parti ? Dans la vie d’un parti surtout en Guinée c’est normal que certains vous quittent et que d’autres aussi vous rejoignent. Ce que je sais c’est que je suis fier de mon parti aujourd’hui car tout les jours crées par Dieu, le PEDN enregistre des adhésions, et croyez que le PEDN est plus en forme actuellement qu’on l’était en 2010, et cela c’est le fruit d’un travail qu’on est en train d’abattre. NG : Quels sont vos commentaires sur la dernière sortie médiatique du général Konaté qui prétend avoir déposé à la CPI la liste des commanditaires des massacres du 28 septembre 2009 ? Faya François Cette motion du général est salutaire car çà vient apporter un plus à la vérité recherchée dans ce dossier du 28 septembre. Une journée que j’ai personnellement vécue. Je salue alors son courage. NG : A votre avis, est ce que Alpha Condé a-t-il la volonté de faire en sorte que la lumière soit faite sur cette affaire tragique ? Faya François : je m’en doute fort ! NG :Croyez-vous que la présidentielle pourra se tenir, comme prévu par la loi, en 2015 ? Faya François : Je vous rassure que si dans les délais prévus dans notre constitution, les présidentielles n’ont pas lieu, nous chasserons Alpha CONDE comme Mohamed MORSY en Egypte. Cela doit être clair dans la tête des agitateurs que nous préférons la Guinée à Alpha qui a été incapable de tenir une moindre promesse électorale. Interview réalisée par Djarouga Baldé et Mamadou Saliou Diallo
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