Retrouvez en temps réel et en continu des infos inédites sur le site phare de la Guinée

Au Chili, un cyprès géant de 5 000 ans, pourrait bientôt décrocher le titre de plus vieil arbre de la planète

Au Chili, un cyprès géant de 5 000 ans, pourrait bientôt décrocher le titre de plus vieil arbre de la planète
0 commentaires, 1 - 5 - 2023, by admin

Son grand âge autant que sa capacité de résilience face aux évolutions climatiques forcent le respect.
Dans une forêt du sud du Chili, un cyprès de Patagonie géant (Fitzroya cupressoides de son nom scientifique) est en passe de décrocher le titre de plus vieil arbre de la planète. Il mesure 28 mètres de haut et son tronc fait 4 mètres de diamètre. Baptisé "Gran Abuelo", qui signifie "arrière-grand-père" en chilien, il serait âgé d'environ 5000 ans, ce qui ferait de lui plus vieux que le doyen actuellement certifié "Mathusalem", un pin Bristlecone de 4850 ans, préservé dans un endroit tenu secret aux États-Unis.
"C'est un survivant. Aucun autre arbre n'a eu l'occasion de vivre aussi longtemps", déclare Antonio Lara, chercheur à l'Université australe du Chili, qui fait partie de l'équipe chargée d'étudier l'âge de l'arbre. Au bord du ravin où il se trouve, dans la région de Los Rios, à 800 kilomètre au sud de Santiago, il a échappé aux incendies et à la surexploitation de cette espèce endémique du sud du continent américain, dont le bois, extrêmement résistant, a servi pendant des siècles à la construction de maisons et de bateaux.
"Grand Abuelo" se trouve au bord d'un ravin dans une forêt de la région méridionale de Los Rios, à 800 kilomètres au sud de la capitale, Santiago. Il s'agit d'un Fitzroya cupressoides, un type de cyprès endémique du sud du continent. Ces dernières années, des touristes ont marché une heure à travers la forêt pour se faire photographier à côté du nouvel "arbre le plus vieux du monde".
En raison de sa notoriété croissante, l'organisme forestier national a dû augmenter le nombre de gardes forestiers et restreindre l'accès pour protéger le "grand-père" végétal. À l'inverse, l'emplacement exact de son principal concurrent au titre, Mathusalem, est tenu secret.
Il a été découvert en 1972 par un garde forestier, Anibal Henriquez, qui "ne voulait pas que les gens et les touristes sachent (où il se trouve), parce qu'il savait qu'il était très précieux", explique sa fille Nancy Henriquez, elle-même garde forestière. Le petit-fils d'Anibal, Jonathan Barichivich, est aujourd'hui l'un des scientifiques qui étudient l'espèce au sein du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, à Paris. En 2020, dans le cadre de ses travaux sur le changement climatique, il a extrait, avec Antonio Lara, un échantillon de l'arbre à l'aide de la plus longue foreuse manuelle existante, mais sans atteindre son centre.
L'échantillon en question a été formellement estimé à 2400 ans et, grâce à un modèle prédictif, "80% des trajectoires possibles indiquent que l'arbre aurait 5000 ans", explique Jonathan Barichivich, qui espère publier ses travaux prochainement. L'étude a suscité l'enthousiasme du monde scientifique, car la dendrochronologie - soit l'étude de l'âge des arbres à partir des cernes de leur tronc - a ses limites lorsqu'il s'agit de mesurer des spécimens plus anciens, car beaucoup ont des noyaux pourris.
"Ce n'est pas seulement son âge, il y a beaucoup d'autres raisons qui donnent à cet arbre de la valeur et du sens et qui justifient la nécessité de le protéger", reprend le chercheur Antonio Lara.
Témoin des 5000 dernières années, il est considéré comme une formidable "capsule temporelle" qui stocke des informations sur le passé et sur la manière dont ces arbres ont réussi à s'adapter aux changements climatiques et à leur environnement. Rares sont les arbres si anciens : la plupart ont moins de 1000 ans et très peu ont vécu plus de 2000 à 3000 ans.
"Ils sont comme un livre ouvert", explique Carmen Gloria Rodriguez, assistante de recherche au laboratoire de dendrochronologie et de changement global de l'Université australe. Ces arbres témoignent notamment des années sèches (avec des anneaux plus étroits) et des années pluvieuses (plus larges), et peuvent donner des indications des incendies et tremblements de terre survenus au fil des âges. "Ils sont des symboles de résilience et d'adaptation. Si ces arbres disparaissent, une clé importante de la façon dont la vie s'adapte aux changements de la planète disparaît avec eux", assure Jonathan Barichivich.
AFP

0 Commentaires

Publiez le 1er commentaire pour cet article !

Laisser un commentaire

Votre email ne sera pas mis en ligne. Les champs avec un * sont obligatoires.
ENVOYER