Intégration, panafricanisme : Diallo Telli, sur toutes les lèvres
Samedi 28 octobre, le Centre d’innovation et de recherche pour le développement (CIRD), a bouclé la Semaine de l’intégration africaine à son siège à Kipé, banlieue de Conakry. L’apport au panafricanisme de Boubacar Telli Diallo appelé aussi Diallo Telli, premier secrétaire général de l’OUA, a (Organisation de l’unité africaine) été rappelé et salué, à la faveur d’une table ronde.
Dans le cadre du 60ème anniversaire de l’OUA, la Semaine de l’intégration africaine s’est déroulée du 23 au 28 octobre dans plusieurs amphis à Conakry. Il était notamment question du panafricanisme, de l’unité, de l’intégration régionale.
El Hadj Hassimiou Soumaré, le chef de cabinet de Diallo Telli, rappelle que l’OUA a été le fruit de moult démarches, tractations et discussions entre le bloc de Monrovia et celui de Casablanca. Selon lui, le premier Secrétaire général de l’OUA a joué « un rôle important » pour la mise en place de l’Organisation et qu’il ne faut pas négliger l’apport d’Ahmed Sékou Touré, le premier Président de la Guinée. « Il en a été une pièce maîtresse », déclare M. Soumaré.
Parlant du panafricanisme, il rappelle que l’idée était portée par les pères fondateurs de l’OUA avant la création de celle-ci. « Diallo Telli a eu à faire face à des difficultés, puisque qu’il était en avance par rapport aux chefs d’Etat africains sur le panafricanisme. Il en avait une large visibilité, il était déjà panafricaniste avant qu’il ne soit secrétaire général de l’OUA. Avec sa détermination et sa vision, Diallo Telli s’est opposé au conflit du Biafra, au Nigeria. Il s’est investi au Zaïre, actuelle RDC, contre la balkanisation », explique-t-il.
Sur l’intégration régionale, lorsque les pères fondateurs de l’UA sont décédés, il y a eu un vide au sujet de la promotion du panafricanisme. « Les chefs d’Etat qui les ont succédé ne se souciaient que de leur pouvoir, se faisaient de l’argent, oubliant les objectifs de l’OUA. Elle s’est endormie. » Pour le conférencier, l’élimination du président Libyen Mouammar Kadhafi en 2011 « est un échec patent de l’Union africaine. Elle n’a pas pu empêcher la Communauté internationale, notamment la France, d’intervenir en Lybie. Actuellement, l’Est de la RDC est occupé et l’UA n’arrive pas à s’imposer. »
Cadeaux à la famille
Alpha Oumar Diallo, fils de Diallo Telli, avait 21 ans lorsque son père a été tué par le régime de Sékou Touré. « Il n’était pas souvent à la maison, il pouvait passer trois ou quatre mois à l’étranger. Il y revenait toujours avec des cadeaux. Et nous, on aimait qu’il voyage pour revenir avec des cadeaux. » Alpha Oumar Diallo déclare qu’il est temps de passer « au panafricanisme ordinaire, réduire le panafricanisme professionnel qui consiste à véhiculer des fausses idées, de chercher des bouc-émissaires, au profit des chefs qui veulent rester aux affaires. »
L’écrivain et enseignant, Lamine Capi Camara, rappelle que Diallo Telli a fait le tour de l’Afrique pour rencontrer les chefs d’Etat. « Ce qui a abouti à la première réunion en Ethiopie. La Guinée ne pouvait pas l’accueillir à cause de sa position au sein du bloc de Casablanca. Donc, il fallait trouver un pays neutre, comme l’Ethiopie. Cette tournée africaine de Diallo Telli a largement contribué à sa propulsion à la tête de l’OUA. »
Moussa Kémoko Diakité, cinéaste, indique qu’il est difficile de parler de panafricanisme dans le cinéma, puisque qu’il y avait des idées qui choquent. « Chaque zone reflète l’image du chef d’Etat », conclut-il.
Avec Le Lynx
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