En Guinée, Aliou Bah condamné à deux ans de prison pour « offense » à Mamadi Doumbouya
Il est reproché à l’opposant d’avoir « appelé les chefs religieux à sortir de leur silence » sur la situation dans le pays. Il était aussi poursuivi pour avoir qualifié d’ « incompétent » le CNRD, l’organe dirigeant de la junte.
Mamadou Aliou Bah, chef du Mouvement démocratique libéral (MoDel), a été condamné ce 7 janvier par un tribunal de Conakry à deux ans de prison ferme pour « offense et diffamation » à l’encontre du chef de la junte, Mamadi Doumbouya. Il lui était reproché d’avoir, lors de meetings, « appelé les chefs religieux [guinéens] à sortir de leur silence » sur la situation dans le pays, selon sa défense. Il était aussi poursuivi pour avoir qualifié d’ « incompétent » le CNRD, l’organe dirigeant de la junte.
« Procès de la liberté d’expression »
Arrêté alors qu’il se rendait en Sierra Leone le 26 décembre dernier, Aliou Bah a été écroué le 30 pour « offense et diffamation » contre le général Mamadi Doumbouya, à la tête de la junte qui a renversé le président Alpha Condé en 2021.
Le parquet avait requis deux ans de prison ferme à son encontre le 2 janvier, et a été suivi par le tribunal. Au procès, les avocats de l’opposant ont fustigé des « accusations fallacieuses » et « un procès de la liberté d’opinion ».
L’arrestation d’Aliou Bah est la dernière en date d’une longue série de restrictions aux libertés imposées en Guinée. Deux opposants sont portés disparus depuis leur arrestation par des hommes armés en juillet. Et deux officiers, dont l’ancien chef d’état-major de l’armée et ex-numéro deux du régime militaire et un médecin, sont morts dans des circonstances obscures après leur arrestation ces derniers mois ( ... )
AFP
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