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Le sort de Aliou Bah met il en danger Fonikè Mangué et ses pauvres compagnons ?

Le sort de Aliou Bah met il en danger Fonikè Mangué et ses pauvres compagnons ?
0 commentaires, 9 - 1 - 2025, by admin

Par Me Mohamed Traoré

La condamnation de Aliou Bah, en plus d’être un recul de la démocratie, de l’État de droit et une atteinte d’une gravité extrême à la liberté d’expression, met davantage en danger Oumar Foniké Menguè Sylla, Billo Bah, Habib Marouane Camara, Saadou Nimaga et peut-être des anonymes. Elle signifie que personne ne doit désormais imputer à l’Etat une quelconque responsabilité dans leur enlèvement et leur disparition. C’est comme si on contraignait tout le monde à s’en tenir désormais à l’une ou l’autre hypothèse présentée par deux ministres de la Transition. On ne doit pas réfléchir, on ne doit pas analyser, on ne doit faire aucune sorte de déduction.
Un ministre avait créé un immense étonnement pour ne pas dire un choc en déclarant que des adultes avaient le droit de disparaître et un autre soutient, sans sourciller, que ce sont des malfrats qui portent des tenues militaires pour commettre des actes d’enlèvement, qu’il s’agit d’une nouvelle forme de criminalité.
Que dire alors des témoignages concordants sur les circonstances de l’enlèvement des trois premiers ?
Ont-ils été sérieusement démentis ?
Les témoins de ces enlèvements ont parlé à visage découvert. Ils n’ont jamais été inquiétés. Mais, désormais, personne ne doit évoquer ce sujet. En termes de message, on ne peut être plus clair.
Cependant, il est impossible d’empêcher un citoyen de dire que l’État est le premier et même l’unique responsable de la sécurité des personnes et de leurs biens. Oumar Sylla dit Foniké Menguè, Mamadou Billo Bah, Habib Marouane Camara, Saadou Nimaga ont beau être des démons, des diables, des monstres, ils sont et demeurent des citoyens guinéens.
L’État a un devoir envers eux sur le plan de la sécurité et d’autres droits et libertés. Il en est ainsi pour tous les citoyens guinéens et même pour les étrangers vivant sur le sol guinéen par rapport à certains droits et libertés.
C’est ce qu’Aliou Bah a voulu dire d’une certaine façon. Mais mal lui en a pris. C’est comme si on voulait que son cas serve d’exemple à d’autres qui voudraient aborder le même sujet dans les mêmes termes. Pendant ce temps, l’on est sans nouvelle de nos concitoyens depuis des mois. On impose le silence et l’oubli. Vous avez mal, mais il vous est interdit d’exprimer votre douleur. Voilà où on en est.

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