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Conakry: quand la police transforme les contrôles en piège financier

Conakry: quand la police transforme les contrôles en piège financier
0 commentaires, 27 - 1 - 2025, by admin

Par Israel Fofana
Conakry, est en proie à un phénomène inquiétant qui touche de nombreux usagers de la route : la tracasserie policière.
Une pratique récurrente dans les quartiers animés comme Hamdallaye, Tanerie et Sonfonia. Si d’aucuns l’appellent abus de pouvoir, d’autres la qualifient de racket systématique. En effet, les motards et les conducteurs de taxis sont régulièrement victimes de cette situation, où l’argent est extorqué sous couvert de contrôles routiers.
Au rond-point de Hamdallaye, une zone stratégique qui connaît un afflux constant de véhicules, les motards et conducteurs de taxis sont souvent arrêtéspar les policiers. Les contrôles, censés vérifier la conformité des documents et la sécurité des véhicules, tournent fréquemment à des scènes de harcèlement.
« Chaque jour, ils nous arrêtent, prétextant des documents manquants ou des infractions. On nous demande de payer sur place pour éviter d’aller au commissariat. C’est un véritable racket », déclare un conducteur de taxi sous couvert d’anonymat.
Les passants et les autres conducteurs savent bien qu’une petite somme d’argent suffira à libérer les véhicules et à éviter une contravention.
Le rond-point de Tanerie, dans la commune de Matoto, tout aussi fréquenté, est une autre zone où la tracasserie policière s’intensifie. Dans cette zone, de nombreux conducteurs dénoncent des extorsions régulières, notamment de la part des agents de police en civil qui, souvent, ne sont même pas identifiables.
« Ce n’est plus un contrôle routier, mais un business organisé. C’est devenu la norme de se faire arrêter et de devoir payer pour continuer son trajet. Les policiers ne laissent jamais passer sans demander quelque chose », raconte une motarde du secteur.
Dans cette zone, les conducteurs font de leur mieux pour éviter les policiers ou même pour négocier à la baisse le montant exigé.
A Sonfonia, une autre grande zone de Conakry, la tracasserie prend une ampleur encore plus alarmante. Ici, les policiers en faction ne se contentent pas de demander des pièces administratives, mais exigent des amendes pour des raisons plus que floues. Les conducteurs de motos-taxis, souvent les plus ciblés, sont les premiers à subir ce racket.
« Je roule depuis plusieurs années, mais je n’ai jamais vu une situation aussi grave qu’aujourd’hui. Chaque jour, je suis obligé de payer pour ne pas perdre mon temps ici », témoigne un conducteur de moto-taxi.
Ce dernier explique qu’il est devenu normal, voire indispensable, de verser de l’argent aux policiers pour circuler tranquillement, sans risque de se faire confisquer son engin ou d’être conduit dans un poste de police.
L’une des raisons invoquées par certains observateurs pour expliquer cette situation est le faible salaire des policiers, qui se trouvent, semble-t-il, dans l’obligation de chercher des moyens parallèles pour compléter leur revenu. Mais cette justification n’édulcore pas la souffrance quotidienne des citoyens.
Les motards et les conducteurs de taxis dénoncent un système devenu la norme et qui, selon eux, alimente une dynamique de méfiance et de frustration envers les autorités policières. En effet, alors que la corruption est un mal bien ancré dans le pays, l’impunité semble régner dans ces pratiques abusives.
Avec leverificateur, pertenaire de Nouvelledeguinee

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