Par Abou Maco

Grâce à cette manne, il engrange, bon an mal an, près de 700 milliards de francs guinéens. Une somme conséquente, mais après tout, pourquoi s’arrêter là ? Puisque l’Autorité de régulation du secteur des jeux et pratiques assimilées (ARSJPA) s’est octroyée le droit de racketter la Loterie nationale de Guinée (LONAGUI) sans fondement légal, pourquoi l’Agence de gestion des routes de Guinée (AGEROUTE) ne réclamerait-elle pas, elle aussi, une dîme sur ces 500 francs prélevés par litre de carburant ?

Mais ce qui sidère le plus, ce n’est pas l’audace du directeur de l’ARSJPA, c’est plutôt le silence assourdissant du ministre de l’Économie et des Finances, malgré les pertinents rapports qui lui sont adressés sur la question. Pas un mot vigoureux, pas un geste visible pour stopper cette absurdité ! La logique voudrait qu’il tape du poing sur la table, mais visiblement, la peur l’a figé. À moins qu'il ne préfère les selfies avec Makosso à l'ordre.

Et que dire du Premier ministre, censé coordonner l’action gouvernementale et instaurer une discipline administrative ?

Lui non plus n’ose bouger. Comme si l’ARSJPA était un État dans l’État, avec un directeur intouchable et omnipotent.

D’où tire-t-il une telle puissance, ce fameux patron de l’ARSJPA ?

Mystère. Tout ce que l’on sait, c’est que qui s’y frotte s’y pique. Apparemment ! Mais si cette refondation tant chantée doit se résumer à une impunité garantie pour certains, alors il est peut-être temps d’arrêter la musique et de dire les choses clairement : certains ont tous les droits, pendant que d’autres n’ont que des devoirs. Le Général devrait alors tirer la sonnette d’alarme et rappeler chacun à l’ordre, faute de quoi le ridicule finira par en achever plus d’un !