Michel Dessuyer: " la victoire a beaucoup de pères tandis que la défaite est orpheline."
Michel Dussuyer a annoncé la fin de sa collaboration avec l’équipe nationale de Guinée, ce 2 février, au lendemain de l’élimination du Syli National en quart de finale de la CAN 2015. L’entraîneur français assure que sa décision, mûrement réfléchie, n’a rien à voir avec la défaite 3-0 face au Ghana. RFI : Michel Dussuyer, confirmez-vous le fait que vous quittez votre poste de sélectionneur de l’équipe de Guinée ? Michel Dussuyer : J’ai décidé de quitter l’équipe de Guinée et de tourner une longue page. Parce que ça fait presque cinq ans que je suis à la tête de cette équipe. C’est un long chemin, une très belle aventure, que ce soit sur le plan professionnel ou le plan humain. Mais je souhaite tourner la page et repartir sur un autre projet. Quand avez-vous pris cette décision ? Je l’avais en tête depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. J’avais en tête cet objectif de qualifier la Guinée pour la CAN 2015, avant de faire une bonne CAN. Ce bon parcours vous a-t-il donné envie de poursuivre ? Non. C’est une décision murement réfléchie. Il y a toujours des cycles. Là , on arrive en fin de cycle, je pense. Il y a la perspective d’avoir un nouveau challenge. Pour tout le groupe, il y a aussi la perspective d’avoir un nouveau coach, une nouvelle vision, une nouvelle façon de travailler. On s’enrichit toujours avec le changement. Et puis cinq ans, ça fait long. Surtout en Afrique où ça compte double. Aviez-vous informé les joueurs et les dirigeants de votre souhait ? Non, je n’en ai parlé à presque personne. C’était quelque chose qui était en moi. Je ne voulais surtout pas que les joueurs le sachent. Parce que ça aurait pu changer beaucoup de choses dans leur esprit durant cette phase finale, ou lors des éliminatoires. Vous avez parlé d’un nouveau challenge. Avez-vous déjà un nouveau projet de programmé ? Non, aujourd’hui, j’ai juste besoin de souffler un peu. Ces derniers mois ont été fatigants. On est en course depuis le mois d’août. Jusqu’à aujourd’hui, ça a été beaucoup de travail et de pression. J’aspire à souffler un peu. Au moment où je vous parle, je n’ai aucune perspective d’avenir. Avez-vous été pleinement soutenu par vos dirigeants, par l’entourage de la sélection, selon vous ? Est-ce qu’une éventuelle absence de soutien a pu compter dans votre décision ? Travailler en Afrique, ce n’est pas facile tous les jours. Il y a beaucoup de pression, il y a beaucoup de discours autour de l’entraîneur. On a l’habitude mettre beaucoup de choses sur son dos. Je dis toujours que la victoire a beaucoup de père tandis que la défaite est orpheline. Le seul papa, dans ce cas-là , c’est l’entraîneur. Mais je pense que c’est un peu partout pareil. C’est un métier très exigeant. […] Après, cinq ans, c’est un très beau parcours. Je suis très heureux d’avoir vécu cette aventure avec les joueurs. Ça a été des moments formidables vécus avec eux. Je garderai un souvenir très très fort de cette aventure. RFI
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