Ainsi, quand son fils Patrick avait 9 ans et qu'il refusait toujours de faire son lit, Schwarzenegger a employé la méthode forte : tout jeter par la fenêtre. « J'ai ouvert la porte du balcon, j'ai ramassé le matelas et je l'ai jeté avec les draps, les oreillers, tout. Et je lui ai dit : “Ne demande jamais à quelqu'un de venir nettoyer ta chambre, ta douche, ou te faire ton lit. Parce que c'est moi qui t'ai appris à faire ton lit.” »

Il se souvient également de disputes avec ses enfants à propos de douches bien trop longues à son goût. « J'ai dit à mon fils : “C'est fini, plus de douches, cinq minutes, une douche chaude, c'est tout et on l'éteint.” » Et de préciser : « À Munich, il y a des douches avec des minuteurs dans lesquels les gens mettent de l'argent et, une fois l'argent écoulé, ils se douchent à l'eau froide. J'ai dit : “Je vais me procurer une minuterie.” Et c'est exactement ce que j'ai fait », poursuit Schwarzie. « Quand il a pris sa douche en sifflant et en pensant que papa n'était pas là, la douche glacée s'est soudain déclenchée. Et, tout d'un coup, nous avons entendu crier. »

Quant aux vêtements qui traînaient, mieux valait les ranger dans les placards appropriés car ils pouvaient finir carrément dans la cheminée, notamment les chaussures qui n'avaient rien à faire dans le salon… Il faut croire que ces méthodes ont porté leurs fruits puisque les enfants de l'acteur, loin d'être traumatisés, sont devenus exigeants avec leur propre progéniture, comme c'est le cas pour l'aînée, Katherine, mariée avec Chris Pratt. « Katherine est venue ici avec sa fille Lyla et elle lui a dit : “Lyla, je t'ai déjà dit de ne pas mettre les chaussures là. Garde-les ou range-les, mais ne les laisse pas près de la cheminée parce que tu sais ce que mon papa a fait quand j'ai laissé mes chaussures là deux fois ? La troisième fois, il les a brûlées devant moi et j'ai pleuré.” »

Pour l'acteur, être exigeant était une façon de leur apprendre la vie et de leur donner de bons réflexes. Lui-même a vécu une enfance compliquée en Autriche, avec un père nazi, dépressif et alcoolique qui le frappait et l'humiliait – il quittera le foyer à 21 ans pour tenter sa chance en Amérique. « J'ai grandi sans rien, explique-t-il dans People. Chaque paire de chaussures que j'avais – et je n'en avais qu'une – je la lavais, la nettoyais tous les jours et je la rangeais. Alors je leur ai dit : “Je veux que vous fassiez la même chose, même si vous en avez plusieurs.” » Si ses enfants ont parfois souffert d'une éducation quelque peu rigide, ces histoires ont fini par devenir légendaires dans la famille, rapporte Schwarzie. « C'est ce qu'ils évoquent tout le temps entre eux dans de grands éclats de rire, et ils le racontent aux autres pour plaisanter. »