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Religion: la pomme d’Adam n’était probablement pas une pomme

Religion: la pomme d’Adam n’était probablement pas une pomme
0 commentaires, 22 - 10 - 2023, by admin

Le mot « pomme » n’est mentionné nulle part dans la Bible. Certains avancent l’idée que ce fruit défendu était en fait… une figue.
La pomme, le cœur chrétien
Le quiproquo ne s'arrête pas là : « On peut surtout se demander si dans l'étymologie populaire médiévale il n'y aurait pas une certaine confusion entre les mots malum (mal), et malum (pomme), ainsi qu'entre malus (méchant) et malus (pommier) », s'interroge le médiéviste brésilien Hilário Franco Júnior, dans un article publié dans la Revue de l'histoire et des religions (Entre la figue et la pomme : l'iconographie romane du fruit défendu).
Une autre raison, plus symbolique cette fois-ci, pourrait expliquer cette confusion. La forme arrondie et la couleur rouge de la pomme donneraient l'apparence d'un cœur : « organe où le christianisme et sa mystique liée au sang versé du Christ voyaient le centre de l'être humain », ajoute Hilário Franco Júnior.
Mais alors quel fruit ont donc mangé Adam et Ève pour commettre ce péché originel ? En fait, il est impossible de le dire. Sur certaines représentations, comme sur les sculptures de l'église Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand, les feuilles de l'arbre défendu sont celles du figuier, mais le fruit est le raisin ; Ève cache sa nudité par une feuille de vigne, tout en cueillant une pomme. Bref, une véritable salade de fruits.
La figue d'Adam ?
Certains assurent qu'il s'agissait en vérité d'une figue. Dans la Genèse il est écrit notamment que « les yeux d'Adam et d'Ève s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils en firent des ceintures ». Il serait donc plus probablement question d'une figue défendue et non d'une pomme défendue. Cette hypothèse est renforcée par le rôle prédominant du figuier dans les mythologies du bassin méditerranéen, comme le rapportent les premières tablettes grecques qui témoignent de l'importance de la culture du figuier à l'époque dans la région.
Pour mettre fin à cette discussion épineuse, Hilário Franco Júnior prône une approche conciliante, où chacun est libre de représenter le péché originel avec le fruit de son choix, pas besoin de se faire la guerre donc : « La figue s'exprimait surtout dans les milieux culturels liés au monde gréco-judaïque, alors que la pomme apparaissait dans ceux liés au monde romano-chrétien. » Pour le médiéviste « dans un cas comme dans l'autre, le fruit défendu reste le symbole de la naissance de l'humanité ».
Une autre incohérence mérite d'être pointée : certains interprètent ce passage de l'Ancien Testament comme l'explication de l'expression « la pomme d'Adam », qui désigne la proéminence qu'ont les hommes au niveau de la gorge. Cette « pomme d'Adam » correspond au cartilage thyroïdien, un organe que l'on retrouve chez tous les humains. Oui, tous : les femmes ont bien, elles aussi, une pomme d'Adam. Celle-ci est juste – le plus souvent – moins visible. On pourrait donc dire que les femmes ont une figue d'Adam.
Source: Le Point

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