Par Abou Maco

Selon ce proche, que le site identifie comme membre de la famille de Oyé Gullavogui, l'ancien ministre en veut au Professeur Alpha Condé au point qu'il refuserait aujourd'hui de répondre à ses appels téléphoniques. La réaction du proche de l'ancien ministre fait suite à la déclaration d'un avocat de l'État selon laquelle Oyé Gullavogui, qui a bénéficié d'une sortie du territoire pour des soins en Tunisie, aurait rejoint son ancien patron en Turquie.

Pour prouver que Oyé Gullavogui, qui est poursuivi devant la CRIEF pour une sombre histoire de détournement de 50 millions de dollars US destinés à la relance et la modernisation de l'ancienne SOTELGUI, ce proche de la famille de l'ancien ministre a brandi cette animosité pour expliquer que son parent est toujours en soins en Tunisie.

Finalement, Alpha Condé est devenu le tambour sur lequel tout le monde tape avec cadence pour se sortir de tout problème sous cette Transition. D'abord, les postulants à des décrets croient utile de pourfendre l'ancien Président pour bénéficier de nominations.

Ensuite, les ministres incapables de justifier leurs bilans désastreux accusent la gouvernance du Professeur Alpha Condé, dont ils auraient hérité de la mauvaise gestion. Maintenant, c'est autre chose, ce sont les proches de l'ancien Président qui, même ceux qui ont été à l'origine des dérapages de l'ancienne gouvernance, à l'image de cet ancien ministre Oyé Gullavogui, croient utile de le peindre en noir pour espérer sortir indemnes de leur calamiteuse gestion. "C'est la faute à Alpha Condé", et le tour est joué...

Sûrement que si on lui demandait, Oyé Gullavogui, ce repris de justice sous le magistère de feu le Général Lansana Conté, dirait que c'est le Professeur Alpha qui a été responsable de ses malheurs consécutifs aux détournements de deniers publics qu'il avait opérés en 1997 (déjà !) au sein de cette même SOTELGUI (encore !) et qui lui avaient valu sa radiation de la Fonction publique par Ibrahima Kassory Fofana, alors tout-puissant ministre de l'Économie et des Finances.

Ce dernier avait créé en effet à l'époque une structure chargée de lutter contre les délinquants à cols blancs comme Oyé Gullavogui, la célèbre Commission Mara dirigée par l'inspecteur des finances du même nom.

Épinglé et impliqué jusqu'au cou dans un retentissant scandale lié à la SOTELGUI, Oyé Gullavogui avait été non seulement incarcéré mais radié de la Fonction publique. Comme pour dire que c'est un récidiviste, un habitué de la Maison centrale, son second domicile, qu'il n'aurait jamais dû quitter pour un blabla de soins à l'Étranger.

Après ce précédent, comment la justice pourrait-elle autoriser des soins à l'Étranger en faveur de détenus réellement malades ?

En somme, menteur, voleur et fuyard quoi ! C'est cette parenthèse de 1997 qui explique toute la haine et la rancœur du sieur Oyé Guilavogui à l'endroit du Premier ministre Kassory Fofana. Connaissant ses "performances" de cleptomane, Kassory Fofana, nouvellement nommé Premier ministre en 2018, avait refusé de le prendre dans son gouvernement.

Avant de céder sous l'insistance du Professeur Alpha Condé dans ses calculs politiciens de préserver ceux qui ont une base électorale, Kindia en occurrence pour Oyé Guilavogui, même s'il est de Macenta.

Kassory Fofana l'enlèvera tout de même du ministère des Transports pour l'envoyer à l'Élevage, préférant à ce poste stratégique Aboubacar Sylla. Refus catégorique du sieur Oyé Guilavogui d'aller au "pauvre" ministère de l'Élevage où le budget (à détourner) serait "le plus minable", pour reprendre ses termes, de tous les départements ministériels.

Énième chantage auquel le Professeur Alpha Condé plie, mains et pieds liés dans sa méthode peu orthodoxe de gouverner, et l'envoie au poste "juteux" du ministère de l'Environnement affublé du titre pompeux de ministre d'État, au grand dam du Premier ministre. Évidemment, Kindia et Macenta, dans une moindre mesure, sont passés par là...

Vous ne rêvez pas, peut-être avez-vous oublié, mais tout ce cirque ridicule s'est joué sous la gouvernance du Professeur Alpha Condé, qui a fait de Oyé Guilavogui plusieurs fois ministre, même ministre d'État deux fois, sans passer par des enquêtes de moralité (il aurait au moins su que c'est un ancien forçat), de son élection en 2010 à sa destitution en 2021.